
I’m back bitches
Cela fait longtemps qu’on n’avait rien écrit sur ce blog. Pour ma part, je ne savais pas trop quoi dire, je n’avais rien de spécial à raconter et je traversais une période assez compliquée.
Je n’avais pas envie d’écrire pour me plaindre, je garde mes plaintes récurrentes pour ma soeur et ma femme. J’aimerais pouvoir diffuser de bonnes vibes alors voilà : le compte à rebours se meurt et je rentre à Paris dans 21 jours !!
J’ai tellement hâte de revoir mes proches et de commencer les projets qui m’attendent. Du coup, en attendant je m’intéresse à un sujet qui aurait du me toucher plus tôt : l’afroféminisme.
Découverte tardive de l’afroféminisme
Je ne savais pas vraiment ce qu’était cette idéologie quelques mois auparavant. Cet intérêt s’est manifesté lorsque ma femme faisait des recherches d’associations avec lesquelles travailler sur le projet Les Faces B. On écrira peut-être un article sur ce merveilleux projet un de ces quatre !
L’une des questions que je me pose c’est pourquoi je ne m’y suis pas intéressée avant. Et pourquoi mes soeurs ne s’y intéressent toujours pas alors qu’on est concernées ? Pourquoi n’avons nous pas été sensiblisées avant ? Eh bien, je pense avoir un début de réponse : Nos parents et notre entourage n’ont pas vu quelle importance cette sensibilisation aurait pu nous apporté aujourd’hui.
Par exemple, mes grandes sœurs et moi sommes passées par le complexe des cheveux frisés/crépus. On a défrisé nos cheveux et nos parents ne nous ont malheureusement pas aidé à aimer nos cheveux naturels, notre culture, nos origines.
Bon, je ne vais pas parler à la place de mes sœurs ici, je parlerais de ce que j’ai vécu et ce que j’ai ressenti.
Mon père est quelqu’un de sexiste et machiste. Il ne nous a pas appris à respecter la femme. Il n’a jamais eu de garçon, donc il a peur que son nom passe aux oubliettes (ce que je peux comprendre). On apprend pas à être de bons parents, d’ailleurs cette définition n’existe pas dans la réalité (arrêtons les compétitions inutiles). Mes parents nous aiment à leur manière. Ils ont fait ce qu’ils ont pu avec leur conditionnement, leurs valeurs et leur personnalité. Néanmoins, cela ne m’empêche pas de leur en vouloir sur plein de sujets. Ne pas nous avoir appris à nous accepter et à nous aimer en tant que femmes et en tant que métisses en fait parti.
Durant cette expérience à Dubz, j’ai compris quelque chose de crucial pour mon développement personnel et ma voie vers la félicité héhé. Mon idéal beauté depuis des années c’était un physique à la Carly Bybel : chevelure longue et brune aux yeux claires. J’ai découvert que je ne me suis jamais acceptée sincèrement telle que j’étais. Je n’ai pas le physique de cette influenceuse, et ce n’est pas grave. Je ne serais jamais l’idéal commun à tous, et je pense que je peux vivre sans cette pression finalement !
Quel rapport avec l’afroféminisme ?
Eh bien, tu fais bien de demander car j’étais entrain de me perdre (pas tant que ça tho) ! J’ai remarqué que je n’ai jamais pris pour modèle une sœur métisse ou noire. A l’époque, la femme blanche était pour moi le Graal et la perfection. J’étais quand même contente de pas être trop foncée pour plaire à tous ! Et je trouve dommage de s’en rendre compte aussi tard… Si seulement j’avais pu m’intéresser et m’éduquer plus tôt, je n’aurais peut-être pas eu de comportements racistes envers moi-même et envers les autres.
Un des premiers mouvements afroféministes aux USA en 1970, le Black Feminism
L’afroféminisme est très bien expliqué dans cet article du web-magazine Madmoizelle. Je suis tombée sur le blog de Mrs Roots et malgré le fait que je ne comprenne pas tous les termes utilisés dans ses articles je trouve que son contenu est archi pertinent. En effet, il pointe des problématiques et des dysfonctionnements sociétaux que je n’aurais pas pu voir sans une aide extérieure ! Le premier article que j’ai lu, c’est celui qui traite de la nudité des femmes noires. Me rendre compte que les femmes noires et métissées sont souvent objectisées, même au sein de la communauté LGBTQI+, aussi tard m’a ramené à ce manque de confiance qui persiste et qui est en partie du aux attentes de cette société quant à mon physique « exotique ». Le fait qu’on touche mes cheveux frisés, qui sont à la mode, comme s’ils étaient à la disposition de tous ne m’indignait pas, alors que ça aurait dû… Je renvoie à cette conférence TEDx que j’ai découvert récemment et qui m’a touché : No. You Cannot Touch My Hair! par Mena Fombo, une activiste afroféministe.
En plus d’être une femme, je suis métissée nigériane et française (avec un peu d’Espagne, de Norvège, et d’Hongrie – I’m just sayin’). Je me dois donc d’être sensibilisée et informée sur ce mouvement politique qui me concerne, qui nous concerne tous.
En conclusion
Il n’est plus question de me défriser les cheveux pour plaire à la société (j’avais arrêté il y a longtemps, et j’ai recommencé les lissages brésiliens il y a un an. J’ai re-arrêté en décembre). Je vais m’accepter comme je suis. Je ne suis pas un produit exotique, je suis un être humain unique.
Je finis l’article en partageant quelques autres contenus qui t’aiderons peut-être à t’informer encore plus sur ce thème (spéciale dédicace à ma petite soeur qui, je l’espère, sera inspirée par ces sources !) :
- La chaîne YouTube de Naya Ali : https://www.youtube.com/channel/UCScUARAGiZQkPHpOHuS_drA
- Podcast ARTE – Les flamboyantes : https://www.youtube.com/watch?v=ciuE3p8Md4E
- La série Dear White People (dispo sur Netflix) : http://www.allocine.fr/series/ficheserie_gen_cserie=20562.html
- Regards de Kiyémis : https://lesbavardagesdekiyemis.wordpress.com/2015/03/14/gaze/?fbclid=IwAR2PJfyUSiC_G7rbS9LJHVkm_j1ovH_4fhV6RdNFvGe8dGcslD7nRkJuad0
- Documentaire de Ilham Maad – Noir, pas black (plus tourné sur le racisme, tout est lié) : https://www.youtube.com/watch?v=ByMbDNq-i9o
J’espère ne pas avoir faire d’amalgame avec le racisme ordinaire, même si j’ai le sentiment que c’est lié. Si c’est le cas, je suis bien évidemment ouverte aux critiques constructives !
Omowumi Olabisi
le 10 mai 2019 à 12:30
histoire queer racisme émission LGBT repas A TAAABLE ! Etc lgbtqi alimentation journal d'une confinée a table etc vlog la vie en camion journaux de bord camion aménagé anne voyage france vanlife wumi
Je suis bien d’accord avec toi sur l’impression que le chemin n’a pas de fin.
Bisous !
Bon courage sur ce chemin long et difficile vers la connaissance, l’acceptation et l’amour de soi. De mon expérience, ce voyage vient avec de la colère, avec une certaine radicalisation, parfois même de la haine, et ensuite il évolue vers une remise en question plus profonde et une paix intérieure (celle du dragon guerrier XD). Le tout dans l’espoir de se trouver et de se soigner.
PS : Il faudrait le lien vers le blog de Mrs Roots dans cette phrase (Je suis tombée sur le blog de Mrs Roots et malgré le fait que…), même s’il est dans l’article partagé ensuite.
PS 2 : Il y a une faute de typo ici (J’espère ne pas avoir faire d’amalgame avec le racisme ordinaire).
Je ne suis pas une spécialiste du français.
Des bisous et merci pour cet article.
Merci Ornella 😀 Je passe mon temps à me déconstruire mais j’avance sur ce chemin super extra long malgré tout ^^ Je sais pas ce que tu en penses mais d’après moi ce chemin vers l’acceptation de soi ne se termine jamais vraiment
PS: Je prends en compte tes remarques concernant la mise en page et l’orthographe de l’article !
Bisous <3