JOURNAL D’UN CONFLIT NÉ #3 – PROCRASTINATION

Tous les matins je me réveille suffisamment tôt pour observer le lever du soleil, et tous les matins je ne me lasse pas de cette beauté. Et presque tous les matins j’essaie de prendre une photo qui ferait honneur à ce que je vois mais malgré mes efforts ça ne rend pas aussi bien que ce que je voudrais. Donc je m’arrête et j’admire.

Enfin bref.
Savez-vous ce qui est pire que d’être confinée seule ? Être confinée seule, avoir des projets qui me trottent dans la tête, me dire que comme j’ai le temps de les faire, je peux m’y mettre plus tard, et, au final je ne les fais pas. Je veux bien évidemment parler de ma grande amie et colocataire : la procrastination.

S’il y avait un concours mondial de la procrastination, je serais championne du monde. Le nombre de fois où les discussions avec moi-même (les monologues, donc ? Non parce que c’est vraiment entre moi et moi, mais ces deux « moi » n’ont pas le même avis ni les mêmes envies) aboutissent à « j’ai la flemme et de toutes façons j’ai le temps de le faire donc je le ferai plus tard », sauf que le plus tard et toujours repoussé à encore plus tard, et, au final, je ne fais jamais rien.

Tout ceci fait que je n’écris plus pour le « Journal d’une confinée », mon appartement est tapissé de cheveux par manque d’envie d’aspirer, j’ai acheté un classeur pour faire du rangement dans mes papiers administratif et il est encore emballé sous plastique, et j’ai même développé la flemme de jouer aux Sims maintenant ! C’est vous dire le niveau de procrastination auquel je suis.

Et je n’en suis pas fière, hein, bien au contraire. Je me désespère, je me dis « non mais vraiment, Amélie, t’es carrément trop nulle, t’aurais pu faire quelque chose, aujourd’hui, et au final qu’est-ce que t’as fait ? Rien. ». Et là vous aurez beau me dire que ce n’est pas toi qui te parles, mais bien la connasse dans ta tête qui te rabaisse à longueur de journée, je continuerai à me dire que quand bien même c’est cette petite voix, elle a bien raison de me parler comme ça, je suis une grosse flemmarde qui ne sert à rien.

Il a fallu que ma conseillère de pôle emploi me contacte vendredi dernier pour me dire que le rendez-vous de ce mercredi était toujours d’actualité, et que je devrais lui envoyer mon CV à l’avance pour que je prenne enfin la décision de m’activer. Combien de temps s’était-il écoulé entre les deux rendez-vous pôle emploi ? 4 semaines.
Et c’est uniquement la veille de l’échéance que je m’y mettais et le terminais.

Le mercredi ma conseillère m’a annoncée qu’elle avait été impressionnée par la mise à jour de mon CV, qu’elle le considérait comme désormais diffusable, après quelques minimes modifications à faire.
Je ne me suis pas sentie légitime. Ces 4 semaines à rien faire sauf le dernier jours, et elle a apprécié mon CV ? Ça veut dire que j’aurais pu le faire bien plus tôt et davantage le perfectionner ? Que ce rendez-vous ne m’aurait pas hanté pendant 4 semaines (est ce qu’il est maintenu, ou pas ? Et s’il l’est, est-ce qu’il faudrait que je m’active pour faire ce qu’on m’avait demandé de faire ? Est-ce que je pourrai jouer la carte de « c’est le confinement, je n’ai pas la tête à faire un CV, #sorrynotsorry ? »), et que j’aurais pu vivre avec un poids en moins dans mon cerveau ?

J’ai un prochain rendez-vous dans 3 semaines, avec d’autres choses à faire et à regarder, est-ce que ce serait possible de m’y mettre plus tôt cette fois-ci ?

Je m’énerve à procrastiner autant, il n’y a que moi que ça énerve, et que moi pour changer mon mode de vivre, mais comment ?

Bon, pour commencer, j’ai une solution pour le « Journal d’une confinée ». Mes chers lectrices et lecteurs, à partir de maintenant, je m’engage à écrire au moins un article par semaine. Voilà, maintenant que vous êtes prévenu, je ne pourrais pas vous décevoir, donc il va falloir que je m’y tienne.

Pour le reste, je m’adresse à vous : êtes vous, vous aussi, champion.ne.s du monde de la procrastination ? Et si oui, avez vous réussi à en devenir abstinent ? Encore une fois vos commentaires et conseils m’intéressent.

P.S.: pour celles et ceux qui vont dire que je ne suis pas procrastinatrice pour tout ce qui concerne le sport, vous avez sûrement raison, mais mon obstination n’est pas non plus des plus saine, et ça mériterait une réflexion plus approfondie.


le 8 avril 2020 à 5:57

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12 réponses à “JOURNAL D’UN CONFLIT NÉ #3 – PROCRASTINATION”

  1. dona dit :

    Bon, OK, je voulais sortir les chiennes mais je me sens obligée de commenter à la suite de toutes ses braves gens. Je me considère comme une paresseuse chronique de classe internationale, mais pas une procrastinatrice. Différence ? Peut-être vais-je dire comme d’autres ici, mais bon, à force de le répéter, peut-être chacune de nous va-t-iel l’entendre. Par exemple : la paresseuse a décidé que c’était trop chiant de mettre des petits points pour faire tous les genres, et elle a choisi le féminin qui englobe mieux et basta. La paresseuse est quelqu’une qui se connaît et sait que ce n’est pas la peine de travailler, là, aujourd’hui, parce qu’elle n’en sortira aucun plaisir et sera pas efficace, donc tant pis, je ne travaillerai pas et c’est comme ça. La procrastinatrice se sentirait mal, la paresseuse, pas du tout. J’ai connu un état dans lequel j’étais malheureuse de ne rien faire, pas plus tard que tout le mois qui précède la semaine dernière. Je n’arrivais positivement à rien faire ni à avoir envie de rien faire, jusqu’à oublier qu’il y avait quelque chose que j’aurais pu faire, je ne sais pas si tu vois le désastre. Quelques unes parmi vous ont voulu m’aider à trouver un nom à cet état, nommé Pokam par exemple pour certaines. Mais je crois vraiment que c’était un état de sidération. Je me suis autorisée (je suis très forte pour m’autoriser des choses qui vont dans mon sens) je me suis donc autorisée à imaginer que j’étais sidérée par l’état du monde en général et de mon tout petit monde en particulier, et que donc comme solution j’adoptais le rien faire. Mais vraiment rien. Je pense comme d’autres que rien faire c’est déjà quelque chose, DU MOMENT QU’ON EN EST CONSCIENTE, hein, évidemment. Pas si on se laisse aller. On assume ce « rien faire » comme le « faire » du moment. Le problème, dans ce cas, ce sont les autres, qui te voient « rien faire » et, sans le vouloir, te renvoie une image terrorisée d’une toi « inutile » et « façon tas ». Alors là, ça te surprendra peut-être, mais pour une fois je sais très bien lâcher prise sur l’image que les autres se font de cette moi-là. Je serais vicieuse et arriverai à la procrastination si je faisais un planning des choses à faire et que je ne m’y tenais pas mais, heureusement, je suis suffisamment maligne pour ne pas faire un tel planning (je ne fais d’ailleurs aucun planning, sauf celui de mes étapes vers Compostelle, avec le résultat que tu vois, donc, voilà, pas la peine d’en rajouter). Si tu n’as pas un tel planning dans la tête, ce n’est pas parce que d’autres ont décidé de t’en imposer un que tu dois te sentir procrastinatrice si tu ne t’exécutes que quand ça t’arrange. Déjà quand je débutais au labo en tant que thésarde, je savais très très bien ne pas y aller ou partir à pas d’heures si telle était ma disposition d’esprit. Sans culpabilité aucune, comme dit notre Cyrus à tout bout de champ. Voilà le maître mot : tant que tu ne te sens pas coupable, tu gères, et tu emmerdes ceux qui t’appellent (même la « moi » qui existe en toi) de petits noms fort désagréables comme « procrastinatrice », que déjà rien que le mot ça fait peur. Sois paresseuse sans restriction, si tel est ton bon vouloir, puis bosseuse comme une dingue, si tel est ton mode de fonctionnement. A propos de mon état de sidération : l’autre jour, j’ai eu une illumination, en fait j’en ai même eu plusieurs (preuve que j’en sortais, soit dit en passant) : mais… j’ai mon métier à tisser à monter, bordel ! Là, une petite voix m’a dit : ça va être chiant, fais comme si tu n’avais pas entendu, puis t’es catatonique, laisse pisser… L’autre voix, elle est un peu plus puissante, des fois elle me fait même un peu peur, tellement elle assure, a dit : pas question de tricher, tu es toute seule avec toi-même, c’est pas comme si ton père avait surgi pour te mettre devant tes responsabilités de Don Juan, hein. Rappelle-toi qu’À LA FIN, ça va te faire sentir bien. La petite voix a dit : oui, mais ce sera seulement à la fin, et c’est long… puis si je me trompe… Mais la grosse voix n’a rien voulu entendre, et elle a fait son chemin (assez doucement pour être la grosse voix que je connais, d’ailleurs, peut-être que la méditation lui fait du bien?). Elle m’a prise par la main et accompagnée dans le bureau chercher l’ourdissoir, parce qu’elle savait que je ne sais pas résister à un travail répétitif quand je suis dans un état de lassitude extrême… Bref, j’en suis à 548 (voire un peu plus, je ne suis pas sûre d’avoir bien compté) 548 ou plus fils de 10 mètres de long qui commencent à s’enrouler dans le bidule (ça a un nom, mais je ne suis pas Serge, puis ce n’est pas ma langue, n’est-ce pas) le bidule, disais-je dans lequel s’enroulent les fils avant de faire du tissu de l’autre côté du métier. Et voilà le travail !
    (pendant ce temps : 1. Je n’ai pas encore sorti les chiennes, 2. je n’ai pas préparé à manger ni même décidé ce qu’on va manger et il est 11 heures et ici il y a TOUJOURS des gens pour vouloir des choses chaudes alors qu’on pourrait se contenter de salade, pain, concombres rapés au yaourt et carottes rapées au citron huile d’olive, mais JE M’EN FOUS ! On trouvera bien un arrangement, ou bien on mangera plus tard : quel est le problème ?) Ah, oui, 3. je ne suis pas descendue voir mon métier et comment démêler tous ces fils que c’en est écoeurant comment ça s’emmêle. Pourquoi ai-je pris un fil si fin !!!

    • Amélie Roux dit :

      Merci de ta réflexion, qui rejoins beaucoup celle des autres, et donc qui renforce le fait qu’il faudrait que je fasse une étude approfondie sur la raison qui m’empêche de me sentir bien à ne rien faire 🙂
      Bon courage pour le montage du métier à tisser !

  2. L'homme de Orni dit :

    Voilà, j’allais répondre ça (étant l’homme en question).

    Le problème de la procrastination ce n’est pas de remettre au lendemain, c’est de culpabiliser en le faisant. Une fois qu’on se rend compte que ça fait partie d’un culte bizarre de la performance je pense qu’on est bien plus à l’aise avec le fait de remettre au lendemain.

    Donc voilà : il faut assumer sa paresse !

    Parfois je me réveille en me disant « tiens, aujourd’hui je devais faire ci, regarder ça, faire ceci mais en fait je n’ai envie de rien faire donc j’assume et je ne vais rien faire »

    Il faut assumer sa paresse !

    Il faut l’embrasser pleinement !

    Il faut la chérir !

    De plus, je pense que ce qu’on appelle procrastination c’est aussi notre cerveau qui nous dit « non, là je ne suis pas encore mûr pour le faire » (pour le classeur de papiers administratifs, non, c’est seulement que c’est tellement chiant que notre cerveau nous dit « je ne serai jamais prêt pour le faire » et on le comprend).

    Au début de notre vie ensemble avec Orni, elle se sentait mal quand certains jours elle n’avait pas du tout envie de bosser et puis elle me voyait embrassant pleinement la non envie de travailler (Alwine qui me voyait sur Steam à 13h et me disait « t’as pas cours, toi ? » et je lui répondais « Si mais j’ai une flemme, une flemme ! » peut en témoigner). Petit à petit je l’ai donc vue ne plus avoir ce sentiment de culpabilité et même me demander de nourrir sa paresse en lui fournissant des séries ou films.

    Et ça fait un bien fou.

    Donc voilà mon conseil pour ta procrastination : accepte-la. Plus tu l’accepteras plus tu apprendras à voir quand elle abuse, à voir quand elle te veut du bien, à voir pourquoi elle est là.

    Et peut-être lire Baudelaire qui n’était pas forcément le type le plus heureux du monde mais qui laisse transparaître une oisiveté féconde de ses poèmes 🙂

    Il ne faut pas culpabiliser d’être ce qu’on est et il n’y a bien que le monde performatif capitaliste pour te faire culpabiliser de ne vouloir rien faire car tu ne fais pas rien, tu t’écoutes.

    Peut-être pour ça que je n’aime pas méditer tiens…

    • Amélie Roux dit :

      Déjà merci beaucoup pour ce premier commentaire, « homme de Orni ».

      Et merci pour ton conseil d' »accepter la procrastination », j’aimerais bien comprendre et voir pourquoi elle est là en ce moment..
      Je lirai aussi peut être Baudelaire, mais pas tout de suite 🙂

      En vous lisant tous, j’en viens à la conclusion qu’il y a différentes façons de ne rien faire, et d’autres façons encore différentes d’y réagir. Je crois qu’en ce moment je suis dans la partie négative négative du graphe (abscisse façons de ne rien faire, ordonnée réaction, je doit sûrement être en bas à gauche).
      À moi de me mettre dans le positif 🙂

  3. Ornella-Orni dit :

    Je te lis et il y a tellement de réactions qui en découlent. L’envie de répondre tout de suite, l’envie de dire « oh si on parle de la procrastination, peut-on , s’il vous plaît, réserver un article spécifique au syndrome de l’imposteur ? ».
    Toutes ces réactions donnent envie d’écrire avec toi, d’écrire pour te répondre. Est ce que tu te souviens du temps où les gens s’envoyaient de longues lettres ? C’était tellement stylé…
    Sinon, jusqu’à mes 18 ans, je me suis faite très souvent traitée de paresseuse.
    Jusqu’à mes 24 ans, je n’ai pas totalement assumé. J’ai pensé aussi que je n’y pouvais rien.
    Depuis, je vis avec un homme qui le conçoit différemment et je lis ou découvre des éléments sur les personnalités qui donnent une autre lecture à la chose.
    Par exemple, maintenant je dis et je crois que je fonctionne en pic : des pics de très fortes activités ou j’exécute et des pics de très faibles activités ou j’incube / j’assimile / je conceptualise.
    Désormais, deux semaines passées avachie dans mon canapé sont un temps de conception inconsciente et élaborée de mon prochain projet.
    N’est ce pas que si je le raconte ainsi, c’est déjà plus beau ? Déjà plus légitime ?
    Je ne te parle pas du temps pour faire taire le bruit, celui qui s’accumule parfois lorsque trop d’énergies extérieures viennent perturber mon équilibre interne.
    J’ai souri en pensant à ce CV que tu as si bien mis à jour à la dernière minute et qui pourtant était si bien. Certaines hypothèses proposent que le temps d’inaction long qui s’écoule avant la rédaction, est un temps d’incubation, de macération qui permet directement d’avoir le résultat obtenu. La question, c’est est ce qu’on ferait beaucoup mieux si on s’y mettait beaucoup plus tôt ? Ou est qu’on accueillerait juste une forme de frustration à avancer si peu ?
    Je termine avec mon petit monsieur imposteur, il s’est accroché à ma jambe depuis une dizaine d’années maintenant, il a même repris des forces depuis la perspective d’un nouveau travail. Pour le moment, je lui dis « à la guerre comme à la guerre, nous irons ensemble, main dans la main ».
    Des bisous et très bel article.
    Ce texte rempli de certitudes n’est en rien véridique, il n’est que le reflet de mon état actuel.

    • Amélie Roux dit :

      Je vois en effet très bien de quoi tu parles, surtout te connaissant, je connais tes moments ou physiquement tu ne fais rien, mais mentalement et inconsciemment, ça travaille énormément. Oui, bien sûr, ces moments là sont beaux et légitimes.

      Finalement, en vous lisant toi, papa et Mattias, je pense que j’en suis plus au « temps pour faire taire le bruit, celui qui s’accumule parfois lorsque trop d’énergies extérieures (intérieures pour moi, je pense, aussi) viennent perturber mon équilibre interne ».

      Sinon, ton syndrôme de l’imposteur tu le rétrécis vite fait, tu t’imagines quand même pas qu’ils ont engagé quelqu’un d’incompétent après tous ces entretiens que t’as passé !!! Tu vas être géniale à ce nouveau travail, tu vas t’amuser comme une folle, et tu le mérites ;).

      Et continuons de s’écrire, c’est génial de te lire 🙂

  4. Pounet dit :

    Un article par jour?

  5. Pounet dit :

    Je n’ai pas de solution.

    Pour l’énervement, oui, je dirais que j’ai toutes les solutions: je sais ne pas m’énerver et ne pas le regretter, je sais m’énerver et ne pas le regretter (et gérer mon corps à coups de « Ta gueule, je ne te… Ah ouais, le froid! Joli, je m’en fous, je ne t’écou… Ah la bouche sèche, ah, et pâteuse, ah bah mais c’est la totale, je ne t’écoute pas mon corps, tant pis, j’ai la tête claire; ta gueule. »
    Je regrette juste de m’énerver par surprise parce que je suis alors dans la réaction et que la tête n’est donc pas claire et donc mes arguments ne sont pas très bons et ce n’est pas très facile de récupérer la tête claire en même temps que je suis en train de me dire: « Zut, je me suis énervé par surprise mais finalement, ouais, pourquoi pas, bon, donc je vais faire semblant que je ne me suis pas énervé par surprise et… Pas facile et même difficile. »

    La procrastination…

    Je ne sais pas si je procrastine… Je pencherais plutôt pour: non, je ne procrastine pas.

    Je ne finis à peu près jamais ce que j’entreprends dans le temps imaginé et, en même temps, je ne passe jamais autant de temps que le temps imaginé à faire ce que j’avais imaginé de faire pour le finir dans le temps imaginé.

    Par exemple, j’avais pensé finir l’inventaire de la chambre de Mattias lundi soir en imaginant y passer quatre heure le lundi après-midi et comme j’y ai passé moins de deux heures, je ne l’ai fini que mardi soir après y avoir passé finalement moins de quatre heures au total…
    Et je n’ai pas de mauvais souvenirs de ce que j’ai fait à la place…
    J’ai même eu le temps de commencer un tout petit peu le rangement de la salle des jeux (en respectant ton travail, Anne ;)) et du coup, comme cela semblait moins dramatique qu’imaginé, eh bien, cet après-midi, par ce beau soleil, j’ai lu ;), j’ai joué avec Solal, j’ai un peu cuisiné, j’ai lu Wuman et je t’écris et, et je ne m’en suis donc pas du tout du tout occupé aujourd’hui de cette salle des jeux.

    Est-on d’accord que ce n’est pas de la procrastination?

    Et si c’était une grosse grosse grosse fatigue (dépression?), plutôt?
    Liée à la deuxième moitié de ton PostDoc avec la machine cassée?
    Liée à la fin de Post-Doc merdique que ce connard t’a offerte (@Yolaine: est-ce que le cousin de Zuka qui est ton ami pourrait faire buter l’ex-chef de ta sœur? Pour être dans la « famille de Zuka », le raccord: « est ton ami » ;))?
    Liée à ton incertitude professionnelle?
    Liée à des déceptions rugbystiques?
    Liée à…?

    Ecrire dépression à la place de procrastination, c’est chercher à nommer précisément pour savoir comment agir efficacement; ce n’est peut-être aucun de ces deux mots-là et il faut alors chercher encore.

    C’est peut-être: « Je ne sais pas paresser avec contentement suprême… »

    Du coup, ce serait une autre approche (ici le Smiley de la dame avec ses bras et ses mains en « tant pis »).

    Très très grosses bisses et je te sers très fort (avec ce qu’il me reste de masse musculaire dans cette quatrième semaine de confinement).

    • Amélie Roux dit :

      Je vois exactement de quel phénomène tu veux parler. Avoir des trucs à faire, mais être suffisamment sain dans son esprit pour que le fait de les reporter n’entrave pas ton humeur. Et oui, ce n’est pas de la procratination, en effet.

      Et donc, la conséquence de ton message, ainsi que de celui d’Ornella et de Mattias, me fait dire que ce que je vis ce n’est donc pas exactement de la procrastination, ou alors si, peut être, mais mon mental actuel (engendrée par, oui, par tout ce que tu dis et peut être même plus) ne me fait pas l’apprécier comme un « c’est pas grave, apprécie le moment que tu as passé à ne rien faire 🙂 », mais plutôt comme un échec..

      À chercher, alors..
      Je te sers très fort aussi, donc essaie de ne pas étouffer 😀

  6. Anne dit :

    Je ris toujours autant, je me reconnais dans plein de trucs et je n’a absolument pas de formule magique. Même parfois, je cède tout à cette envie de ne rien foutre mais les parents m’ont dit de ne pas me battre : tolérer que cela m’arrive de temps en temps et donc ne rien faire. Et « faire » les autres jours.

    Quand j’étais en attente de Wumi en Bretagne, j’ai beaucoup réfléchi à cette notion aussi de « faire ». Est-ce-que vraiment ça existe « ne rien faire » et si oui, est-ce que ça ne peut pas rentrer dans la case « faire » ?

    Et j’ai hâte de lire la suite de ton P.S. et ton article par semaine !!!!

    • Amélie Roux dit :

      Merci 🙂
      Bonne réflexion, en effet, ne rien faire, c’est aussi faire.. 😀

      Aaaargh la pression de ne pas décevoir se rapproche un peu plus.. Je vais essayer de « faire » de mon mieux 🙂