
Avant de commencer notre voyage en camion aménagé, nous avons contacter des associations portées notamment sur la tolérance, l’anti-discrimination et la déconstruction des clichés. C’est durant ce processus qu’on est tombées sur le Collectif Sénonais de soutien aux réfugiés et aux migrants. Nous les avons contacté via Facebook en leur expliquant brièvement notre démarche et notre projet. On a un peu échangé sur ce médium et ils nous ont invité à participer au rassemblement de soutien à l’égard de Carola Rakete et Pia Klemp qui avait lieu le samedi 6 juillet à 10h, Place de la République à Sens. Cette affaire a été très médiatisée, je te laisse la découvrir ici (ou ailleurs) :
https://blogs.mediapart.fr/eugenio-populin/blog/300619/avec-carola-rackete-et-pia-klemp-pour-la-justice-et-l-humanite-appel-international
Le collectif

Lors de notre rencontre avec les militants du collectif, on a voulu savoir ce qui les motivait dans cette lutte et ce qu’elle signifiait pour eux. On a enregistré les réponses de trois personnes présentes : Carine, Régis et Alain. Au delà du fait que ces personnes ont toujours été militantes, l’injustice et la violence dans laquelle on accueille les réfugié.e.s et migrant.e.s en France, notamment à Sens, semble animer leur volonté de militer pour cette noble cause. Tout a commencé lorsque le groupe de personnes réfugiées est arrivée au formule 1 de Sens et qu’ils ont été accueillis par un groupe de fachos.
Carine nous raconte ici pourquoi elle soutient et milite pour cette lutte :
Le plus insupportable selon moi, c’est que la plupart des personnes qui vivent ses atrocités, qui fuient leur pays, n’en sont pas à leurs premiers rejets et humiliations… Après leur long périple pour arriver en France (qui parfois n’est même pas le pays dans lequel ils souhaitent s’installer d’ailleurs), ils sont mal accueillis et les institutions qui se chargent de cet accueil ne peuvent ou ne veulent pas mettre en place des moyens plus importants pour qu’ils accèdent à un minimum de soins. Carine et Régis, entre autres, nous ont parlé du camp de réfugiés situé à Jaulges – à environ une heure du centre. Un camp de réfugiés problématique qu’on a pu visiter avec Régis, Cédric (le fils de Régis), Jean-Pierre (un collègue de lutte de Régis) et un résident du camp en question…
Le camp de réfugiés de Jaulges
L’accueil sur le camp était assez cordial venant des travailleurs sociaux qui étaient peu nombreux (les autres étant à une réunion hebdomadaire). On a du s’émarger sur une feuille, j’ai trouvé ça normal. Ce qui l’était moins c’était l’état du camp…
Le camp a été aménagé en 2015 au sein d’un ancien camp militaire abandonné. Autant te dire que les aménagements m’ont renvoyé au foyer qu’on retrouve à côté de chez mes parents, aux Grands Pêchers à Montreuil… Et c’est inquiétant. Il n’y a aucun docteur sur le site, les personnes sont entassées par quatre à six dans des pseudo-chambres (qui semblent être aménagées dans les anciennes parties administratives du camp militaire). Pourtant, le site comprend une dizaine de hangar immenses et pourtant vides… Régis nous a donné quelques informations supplémentaires à savoir sur ce camp :
On vous prépare un article exclusivement sur le camp de Jaulges qui sera disponible ici sous peu !
Alain a le mot de la fin
Durant le rassemblement de soutien aux capitaines de bateau accusées de délit de solidarité, on a aussi discuté avec Alain qui est président de la section locale de la Ligue des Droits de l’Homme. Cet homme à l’allure sévère nous livre un discours humaniste qui me touche profondément.
Voyez plutôt :
Sens est une ville qui n’est pas encore prête à accueillir convenablement, mais le Collectif Sénonais et d’autres associations partenaires soutiennent le mouvement d’aide aux réfugiés et permettront un jour que cette situation évolue positivement. Cela demande une énorme volonté et beaucoup de compassion. Cette détermination illustre l’envie de nombreuses personnes de prêter main forte à des gens dans le besoin, qui vivent dans la précarité et dans la xénophobie systémique. Je reprends les termes de Alain et affirme que la migration est un faux problème. Les personnes qu’on a rencontré à Jaulges sont des êtres humains qui doivent pouvoir bénéficier d’un maximum de soutien. Certains diront qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde. Si, on le peut. Il est peut-être temps d’arrêter de jeter la responsabilité sur autrui ou de rechercher le profit à tout prix et de commencer à agir d’humain à humain.
Je t’invite à te rendre au camp de Jaulges, tu pourras voir de tes propres yeux l’état de cet endroit et te faire ton avis.
…
J’espère que cet article contribuera à anéantir les clichés qu’on peut tou.te.s avoir sur les personnes qui fuient vers la France et l’Europe.
Omowumi Olabisi
le 29 novembre 2019 à 2:45
histoire queer racisme émission LGBT repas A TAAABLE ! Etc lgbtqi alimentation journal d'une confinée a table etc vlog la vie en camion journaux de bord camion aménagé anne voyage france vanlife wumi